Petite histoire de la notion d’ambiance


resumo resumo

Jean-Paul Thibaud



usagère au sein même de la problématique des ambiances en se demandant comment du sensible peut être du social.

Pour résumer, trois apports principaux peuvent être retenus de l’esthétique des ambiances. Premièrement, elle permet de penser à nouveaux frais la perception sensible en relevant son caractère éminemment contextuel, en l’inscrivant dans la vie quotidienne, en l’ouvrant à l’ensemble des sens et en redonnant toute son importance aux facteurs physiques et matériels. Autrement dit, l’intérêt porté à la phénoménalité de l’espace construit conduit à développer l’idée d’ambiances architecturales et urbaines. Deuxièmement, une telle esthétique aide à rendre compte de la complexité d’une ambiance en convoquant une démarche modale et interdisciplinaire. De ce point de vue, plutôt que de dissocier les termes d’une ambiance et les facteurs qui la composent, il s’agit au contraire de les articuler. Bien que prenant des chemins différents selon les auteurs, le propos est d’établir des liaisons et des jonctions qui fassent tenir l’ambiance comme un tout cohérent et indivisible. Troisièmement, l’esthétique des ambiances ressortit à une approche dynamique. Plutôt que de saisir l’ambiance comme une donnée ou un état, il s’agit de la penser comme une construction qui relève autant de l’habitant que de l’architecte et qui mobilise autant le plan de la perception que celui de la conception.

 

L’ambiance urbaine en pratique

Comme on le voit, l’ambiance ne se laisse pas facilement saisir, délimiter et définir. Elle a suscité nombres d’approches et s’est prêtée à divers modèles d’intelligibilité qui ne se situent pas nécessairement sur le même plan. A première vue, l’ambiance désigne davantage un domaine d’étude qu’une notion claire et distincte. Sans doute serait-il une erreur que de chercher à tout prix à l’enfermer dans un système de pensée unique et clôt sur lui-même. Autrement dit, l’ambiance se dote de sens à partir du moment où elle est questionnée à partir d’une perspective particulière.

Pour ma part, c’est vers une approche à dominante pragmatiste que je propose de m’orienter. Cette approche sera mise en œuvre à un double niveau. D’une part, il s’agira de réintroduire l’action pratique au sein même de la thématique des ambiances. De ce point de vue, l’expérience sensible de la ville sera décrite à partir et en fonction des activités ordinaires du citadin. L’idée de base est que dans la vie quotidienne,